Le Figaro - 27/12/2007
Vaste opération de police au Sénégal, au Mali et en Mauritanie pour tenter de retrouver les assassins des quatre Français.[
La traque des assassins des quatre Français abattus lundi en Mauritanie ne se relâche pas. Hier, un vaste dispositif a été mis en place dans le sud de la Mauritanie, au nord du Sénégal et au Mali pour tenter de mettre la main sur les trois tueurs. Selon un chauffeur de taxi, les meurtriers présumés, toujours armés, se seraient fait conduire près de Bogué, le long du fleuve Sénégal, frontière entre les deux États, avant de disparaître.
Dakar, appuyé par les moyens aériens des forces françaises, a déployé plusieurs dizaines de gendarmes ainsi que des hélicoptères militaires pour passer la région semi-désertique au crible. Un jeune homme a été interpellé hier soir, tandis que des mouvements suspects avaient été signalés dans plusieurs villages. Dans la journée, le Mali a lui aussi renforcé la surveillance de ses 2 000 kilomètres de frontière, tandis que les enquêteurs mauritaniens élargissaient le périmètre de recherche à tout l'est du pays.
De fait, des doutes sont nés s la fiabilité des pistes qui ont conduit à se focaliser sur le Sénégal. Certains soulignent la proximité entre des témoins capitaux et le cerveau présumé de l'attentat, Moustapha Ould Abdelkader, un salafiste proche du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien, rebaptisé al-Qaida au Maghreb islamique. Arrêté mardi, il était toujours en garde à vue, hier, avec quatre autres personnes.
François Fillon condamne un «acte lâche»
Les policiers redoutent que les fuyards, eux aussi des islamistes connus, parviennent à rejoindre le nord du pays, aux confins de l'Algérie et du Mali, une zone d'action plus traditionnelle du GSPC. Et, de là, puissent organiser de nouveaux attentats. Selon une source proche de l'enquête, les tueurs, avant de s'en prendre à la famille Tollet, auraient tenté d'attaquer un autre groupe de touristes, s'enfuyant devant une foule trop importante.
Le risque d'un second attentat est pris au sérieux à Paris, alors que le Rallye Lisbonne-Dakar doit prochainement traverser ces régions. Hier, la France a annoncé qu'elle était « en train de réévaluer » le risque que représente un déplacement en Mauritanie (voir encadré ci-contre). Le premier ministre, François Fillon, a condamné un « acte lâche » et apporté son «soutien» aux proches des victimes. L'unique survivant de la tuerie, François Tollet, blessé aux jambes, est rentré hier à Lyon. Les dépouilles de ses fils, de son frère et d'un ami doivent être rapatriées samedi.